Les tuileries de Rizolles .
Auzon comme nous l'avons déjà cité produisait des briques et des tuiles.
Dans nos recherches nous avons recensé quatre tuileries .
Cet article a été réalisé grâce aux recherches dans les documents de la mairie(plans cadastraux,registres,plans napoléoniens et état civil) et dans les archives départementales de la Haute Loire et d'après les vestiges et les quelques renseignements concernant le fonctionnement des tuileries fin 18ème début 19ème.
Nous pensons que les 4 tuileries étaient identiques en taille peut-être celle de Boussac était-elle plus importante jusqu'en 1840.
Les tuileries de Rizolles
Celles ci sont référencées en 1807 et 1829 sur les plans napoléoniens donc elles étaient présentes fin des années 1700 nous pensons qu'elles ont du cesser de produire à la mort des propriétaires dans les années 1838 à 1850 elles n’apparaissent plus sur le plan de l'instituteur de 1885 seules celles de Chappes et de Boussac y sont encore.
Nous avons recensé deux familles de propriétaires Jean-Baptiste Allezard puis Hospital Mathieu son gendre pour une et Sauvat Antoine qui est décédé en 1938 qui possédait la deuxième mais dans les documents une Nathalie Sauvat est propriétaire d'une tuilerie en 1875.
L'emplacement d'une tuilerie est choisi en fonction de plusieurs critères :
• La proximité d'un gisement d'argile afin de faciliter le transport du matériau, base de la fabrication. ( la terre est argileuse à cet endroit)
• La proximité d'une forêt qui fournira le combustible nécessaire pour chauffer le four. Celle-ci se trouve dans les taillis de chênes.
• La présence d'un point d'eau suffisant : le ruisseau qui coulait l'hiver permettait de stocker de l'eau
• Un terrain plat ou à faible déclivité :les 2 bâtiments qui restent sont sur une partie plate.
• Un chemin d'accès carrossable, peu pentu: le chemin qui conduit à Rizolles était à proximité.
• Préférence donnée, au terrain exposé au vent dominant, la bise dans la vallée de l'Allier. Ceci afin de faciliter le séchage des produits, d'activer le tirage du four au moment des cuissons et aussi de mieux éliminer les fumées.
Sur les plans napoléoniens et confirmés par les vestiges que nous avons trouvés, il y avait deux bâtiments le four de cuisson chez Mr Sauvat et un autre pour l'élaboration des briques et tuiles chez Mr Allezard
En aucun cas la briqueterie se situe dans ou à proximité immédiate du village, ceci principalement à cause du risque d'incendie pouvant être provoqué par le four.
Dans ces toutes petites tuileries, briqueteries qui je pense sont familiales on produisait en regard de ce que nous avons trouvé sur les lieux des petites dalles de faible épaisseur jusqu'à 5 cm et de taille variant de 20*20 à 50*50 ainsi que des tuiles dites "canal"
La brique est un produit céramique composé des quatre éléments : terre (argile), eau, air et feu.
La préparation du produit
Au XIXe siècle, le dosage de ces éléments est laissé à l'appréciation de chaque patron briquetier qui garde jalousement ses propres secrets de fabrication.
Du début du printemps à la fin novembre, la briqueterie artisanale adapte son rythme de travail à celui de la ferme dont elle est presque toujours complémentaire. Le nombre de fournées annuelles de la briqueterie varie de cinq à dix. Les fournées et leur préparation alternent entre les gros travaux de la ferme : récolte des foins, moissons, vendanges qui ne peuvent être différées.
L'argile est alors enlevée à la pioche et à la pelle jusqu'à une profondeur d'un mètre à un mètre cinquante puis transportée jusqu'à la glaisière. On en devine encore les traces de cette activité malgré les arbres qui ont reconquis les lieux.
La première bande exploitée, la seconde est commencée parallèlement à la première mais à cinquante centimètres de celle-ci. La terre arable est enlevée et jetée dans la première tranchée, le "mur" laissé entre les deux tranchées retiendra la terre. L'argile est ensuite enlevée sur toute cette nouvelle bande, et ainsi de suite jusqu'à épuisement du gisement.
Les blocs d'argile mouillée sont répartis sur le sol de la glaisière ; après de multiples passages des animaux ou hommes , ils seront émiettés, écrasés, malaxés jusqu'à devenir une pâte quasiment homogène.
Au sortir de la glaisière, l'argile est transportée à la brouette jusqu'à la fosse de "mûrissement" où elle va se reposer et "mûrir" pendant un jour ou deux en ce lieu couvert et clos à l'abri du soleil et des courants d'air. (nous pensons que ce lieu devait être à ossature bois car il ne reste aucun vestige ou ce qui parait plus probable était recouvert d'une couche de paille.).
Cette période de repos donne à la masse d'argile une onctuosité uniforme et la rend prête à l'emploi. Non loin de là, se tient l'atelier de moulage.
L'argile est extraite de la fosse avec une pelle dite "à copeaux" car elle prélève de haut en bas dans la masse d'argile une faible épaisseur ce qui améliore ainsi le brassage. La brouette garnie est roulée tout près de l'établi. Les briques pleines sont mises en volume dans un moule sans fond, appelé "cadre", posé sur l'établi. Les cadres en bois adaptés le choix de la brique à produire à l'aide d'une truelle, remplie d'argile puisée dans la brouette puis tassée avec une taloche en bois.
Le séchoir
La brique, comme tout produit en céramique, doit, après façonnage, faire un séjour au séchoir avant cuisson. Le séchoir est, de par sa surface, le bâtiment le plus vaste de l'ensemble de la briqueterie. Il est constitué par une vaste toiture peu pentue et peu élevée. Les murs sont percés de grandes ouvertures. Il est fréquent que la toiture repose uniquement sur des piliers.De ces bâtiments il y a aucune trace contrairement sur la tuilerie de Chappes où les bâtiments apparaissent sur les plans Napoléoniens. Ou alors celui ci était en bois très bas car vu la taille la production ne devait pas être abondante.On peut également penser que celui-ci était à proximité du four afin de bénéficier de la chaleur qui s’échappait mais toujours aucune trace d'un système ingénu qui serait mis en œuvre.
Le four
Il constitue le véritable cœur de la briqueterie dont il est aussi le centre géographique, Le four est presque toujours carré ou rectangulaire..
Celui qu'on suppose être le four dans la tuilerie Sauvat est carré à en voir l'implantation.
Les briques ainsi cuites devaient être stockées en bordure de chemin qui était relié à la piste .
On peut penser en regard de se que nous avons constaté sur les lieux qu'il n'y a pas de voûte et que celle -ci est remplacée avant cuisson par un "dallage" disposé directement sur les pièces à cuire qui remplissent le four.
Ce "dallage" est constitué de briques cuites non négociables placées les unes contre les autres, et recouvertes d'une couche de terre pour assurer l'étanchéité.
La vapeur et la fumée s'échappent au travers du "dallage" par les interstices qui s'élargissent dès que la chaleur augmente.
En cours de cuisson un complément d'étanchéité est assuré par un apport de briques pilées ou de terre sèche habilement répartie sur le dallage par un ouvrier . .
Nous sommes fin 18éme début 19ème dans une petite exploitation artisanale rien à voir avec celle de Chappes de fin du 19ème siècle qui s'approche plus de la petite industrie de par la taille du four et de la surface des bâtiments mais avant 1886 lors de l’acquisition de celle-ci par Léonard Forest elles étaient toutes les trois de tailles quasiment identiques.
Les tuileries de Rizolles se trouvent dans ce que l'on appelle aujourd'hui "le Ravin des tuileries".
ils restent encore quelques vestiges et ruines sur les photos ci-jointes.
Tuilerie de Antoine Sauvat celui-ci a la parcelle numéro 1560, il est décédé en 1838, par contre dans les documents on voit une Sauvat Nathalie qui est propriètaire de la tuilerie en 1875 mais on ne sait pas si elle fonctionne toujours
Tuilerie de Jean Baptiste Allezard celui-ci a la parcelle numéro 1553 et il décède en 1831 sa fille se marie avec le propriétaire du Moulin de Reccoles en 1843 avec Mathieu Hospital qui décède en 1850 on ne sait pas s'il exploitait la tuilerie en même temps que son moulin mais après cette date on ne voit plus apparaitre la tuilerie sur les documents.
Tout n'est pas élucidé car il y a un propriètaire dénommé Marchet que nous avons pas su situer .
La tuilerie Jean Baptiste Allezard il ne reste qu'une ruine du bâtiment de conception le four est détruit complètement sûrement happée par la végétation.
Vous verrez les documents ci-dessous qui ont servi aux recherches ainsi que quelques éléments de productions trouvés à proximité
La tuilerie de Antoine Sauvat il ne reste qu'une ruine du four détruit et aucune trace du bâtiment
d'élaboration qui doit être enfoui sous la végétation.
Vous y verrez les documents qui ont servi aux recherches ainsi que quelques éléments de productions trouvés à proximité
Ci-dessous l'architecture des bâtiments d'une tuilerie
l'image provient de l'étude ci-dessous
Le ravin des tuileries
Divers plans
- Plan de l'instituteur de 1885
-Plan Napoléoniens de 1807
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