La tuilerie de Chappes
Un peu d'histoire reconstituée
La tuilerie de Chappes devient Forest en 1887 après l'achat de celle-ci à Mr et Mme Mercier -Lacombe qui eux même détenait la tuilerie de succession et partage de Marie Filgerie Denier et de Mr Isidore François Louis Sarrante de Menthières tous deux résidents à Aurillac en 1884.
Au par avant cette tuilerie appartenait à leur grand père Jean Baptiste Julien Mandaroux-Vertamy.
Jean Baptiste Julien Mandaroux-Vertamy, né le 24 janvier 1793, Auzon, 43016, Haute-Loire, Auvergne,France, décédé le 23 août 1858, Auzon, 43016, Haute-Loire, Auvergne, France (à l'âge de 65 ans) , Avocat au conseil d’état et à la cour de Cassation donc pas sur qu'il soit le créateur de la tuilerie
En fin d'article vous aurez un peu de généalogie sur les familles qui se sont succédées à la briqueterie.
On peut considérer que la tuilerie date d'autour 1800 et qu'elle appartenait Jean Batiste Mandaroux-Vertamy jusqu'à sa mort (mais était elle là avant?)et que ses héritiers ont du mettre les lieux en gérance en attendant la succession et la vente de l'usine à Mr Forest.
En effet Mr Filgerie et De Menthières propriétaires jusqu'à leurs morts aux environs de 1884 date ou Mr et Mme Mercier-Lacombe héritent et se séparent de l'entreprise.
Plan Napoléonien
Les héritiers De Mentiéres étant à Aurillac puis Mr Mercier Lacombe étant député à Clermont Ferrand donc ils n'ont pas produit de tuiles et de briques à Auzon après la mort de Mr Mandaroux il est possible que la tuilerie soit exploitée par une tierce personne que je pense être Mr Sabatier de 1858 à 1887 puis elle devient Forest ensuite Forest- Chambon et enfin Chambon qui exploita la tuilerie jusqu'à la 2éme guerre mondiale au delà aucun villageois se souvient l'avoir vu fonctionner.(Mais sur un document de la mairie que vous verrez en fin d'article la dénomination tuilerie est toujours présente en 1953)
Sur les actes, on a trouvé que Mr Jacques Sabatier exploitait une tuilerie en 1874 .
Lorsque Louis Sabatier naissait sur l'acte de naissance il est bien indiqué que son père Jacques est briquetier à Chappes.
On ne retrouve aucune trace sur les tuiles ou briques de Mr Mandaroux ou autres héritiers.
Par contre on retrouve des briques marquées aux noms de Sabatier puis Forest puis Chambon (voir photos jointes)
Acte de vente de Forest
Noms gravés sur les briques des différents propriètaires du site de production
Implantation d'une tuilerie Type
En 1807 sur le plan napoléonien la tuilerie de Chappes se composait d'un four et d'un bâtiment de séchage et d'élaboration un peu comme celui de Rizolles.
Nous retrouvons encore les traces du four adossé à un pan de mur du bâtiment qui le juxtaposait.
Quand Mr Léornard Forest acquiert la tuilerie il fait construire en 1891 un four moderne celui qui est encore présent.
On peut imaginer qu'à partir de cet instant la tuilerie prend de l’expansion.
En cherchant on peut retrouver les piliers de soutien du hangar de séchage.
Photo reconstituée en fonction des traces de piliers sur le terrain et de la description des fours de l'époque
Photos du four actuel
Le foyer
L'intérieur du Four
Cette tuilerie pendant la période d'exploitation de Sabatier se dote d'une presse à brique sur laquelle est incrusté un pavé avec le nom du fabriquant.
En 1830, Auguste Virebent dépose le brevet d'invention d'un système de presse à briques. Ceci est un jalon de l'industrialisation de la brique. Il met au point aussi la « plinthotomie », invention fonctionnant comme un emporte-pièce, pour découper diverses formes dans de la glaise fraîche. Cette technique permet de s'affranchir des sculpteurs, et d'industrialiser la fabrication.
Croquis d'un four à brique
Outil de tuilier
En fouillant autour de la tuilerie j'ai trouvé des briques alvéolées comme on en trouve aujourd'hui celle ci ne peuvent être produites à la main ou avec une presse .
Elle sont extrudée pour cela il faut une machine dans le style de celle en photo ci-dessous.
Carrière d'extraction de l'argile
Voici la fosse ou on jetait l'argile où elle est étendue d'eau (50 à 100 litres par mètre cube de terre) ; elle était ensuite foulée aux pieds et à la pelle ou par des animaux pendant quatre à cinq heures pour en faire une pâte que l'on laisse reposer une journée.
Tuiles et briques qui sont encore présentes sur le site
Documents qui ont servi à l'élaboration de cet article.
Je remercie Marc Dessalle pour les documents, Dominique Tosoni pour la pelle à tuile et divers renseignements,Raymond Caremier pour son aide généalogique et la mairie d'Auzon pour m'avoir autorisé les recherches dans les documents.